
Depuis mars, on a vu beaucoup de portraits d’infirmiers, d’aide-soignants pris sur le vif la fatigue captée, la tristesse aussi voire, pour certains le désespoir. Leur regard étant l’unique porte d’émotions qui nous est donnée de percevoir de leur visage masqué.
Nous avons tous encore à l’esprit, malgré l’humanité et la ténacité dont ce corps de métier fait preuve dans son quotidien professionnel, le ballet incessant des images, pas si lointaines, de violences policières à leurs égards.
Alors, ce matin en ouvrant ma boite mail et en prenant connaissance d’un message du photographe français David Himbert accompagné de ce cliché conceptuel, que l’envie d’écrire ici m’est venue.
Il y a peu encore, AVANT, les cortèges qui drainaient une foule hétéroclite de professions où enseignants, avocats, infirmiers, journalistes…la liste est longue... unissaient leur colère pour se faire entendre. Ceci en vain, car le dialogue semblait impossible et le manque de considération pour le peuple français avéré.
Malgré cette équation insoluble mise en sourdine pendant ce temps suspendu qu’est le confinement, la volonté collective n’a pas été désamorcée, semble -t-il. Peut-être même, bien au contraire. Celle-ci s’est sans doute renforcée par la gestion chaotique de la crise du Covid-19.
Mettre un masque, ne pas en mettre, où s’en procurer, pour qui, chirurgicaux, alternatifs en tissu…la question du masque tourne en boucle dans les médias mais la bonne réponse reste une inconnue.
Quand on regarde le portrait « mis en scène » de cet homme portant un masque de protection confectionné dans un gilet jaune qui a peut-être vécut des heures chaudes de manifestations, on ne peut que faire le lien entre la révolte sociale des mois précédents et la crise actuelle…
© David Himbert, Studio Hans Lucas, avril 2020
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https://hanslucas.com/dhimbert/photo
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